Murielle Belin pratique la peinture à l’huile, sur bois la plupart du temps, dans la tradition de la peinture de chevalet et ne s’en éloigne pour des grands formats que très rarement.
De l’ensemble de ses tableaux se dégagent trois grandes séries :
Les paysages volatiles, dont les tableaux aux noms et couleurs d’oiseaux, révèlent des nues hantées, vibrantes et pleines d’intensité. L’usage de glacis laissent par transparence deviner l’histoire, le cheminement du tableau jusqu’à son aboutissement. Il semble palpiter, bruisser.
Inspirées de la force symbolique des linges, les pleureuses complètent le travail autour de la relique, du sacré et de l’art populaire féminin. Peintes sur le coton des mouchoirs ou napperons anciens, copieusement noircis, collés, tendus et cloués sur bois, elles reflètent, telles des suaires, la tristesse, ou la terreur. Tissant ainsi un lien entre le support et le sujet de l’œuvre, les pleureuses accompagnent la série des « poupées de givres ».
Les peintures anatomiques, à l’huile sur bois, sont inspirées de gravures anatomiques du XVIIIe, et des peintures de Gautier d’Agoty. En les dénuant de leur fonction scientifique on perçoit au-delà de leur beauté formelle, une forte expressivité. Ici les écorchés et autres vues en coupe, sont un langage poétique à l’épreuve de notre intérieur organique.